Le fonds de textes et de traductions baptisé #FreeAllWords (https://freeallwords NULL.org/) (« Libérer tous les mots ») est une initiative commune de soutien créée avant tout pour les écrivains biélorusses et ukrainiens et coordonnée sous l’égide de l’European Writers’ Council (EWC) (https://europeanwriterscouncil NULL.eu/) avec l’aide du CEATL et de leurs associations membres dans toute l’Europe. Il a été lancé en juin 2022 par les associations d’auteurs A*dS (Auteurs et Traducteurs de Suisse), Forfatterforbundet (Norvège) et la Communauté des Écrivains biélorusses.
En octobre 2022, le comité d’Oslo a décerné le prix Nobel de la Paix 2022 à l’avocat et philosophe biélorusse Aleś (Aliaksandr) Bialacki (ou Belyatsky), ainsi qu’au Centre ukrainien pour les Libertés civiles (CCL) et à l’organisation russe de défense des droits humains Memorial. Fondateur de l’organisation de défense des droits humains Viasna (ou Vyazna, « printemps »), Aleś Bialacki (https://freeallwords NULL.org/1958/) est actuellement emprisonné pour la seconde fois. Il est accusé de trafic ou de contrebande, et de financement de manifestations. Pendant les manifestations prodémocratiques qui suivirent les élections présidentielles truquées de 2020, Viasna s’est activée en Biélorussie à promouvoir la liberté de réunion, à défendre les droits des prisonniers politiques et à documenter méticuleusement des milliers et des milliers de cas de violations des droits humains.
Quelques jours avant la cérémonie de remise du prix à Oslo le 10 décembre 2022, les textes d’Aleś Bialacki sont devenus disponibles en sept langues : avec une rapidité impressionnante, les collaborateurs de #FreeAllWords ont traduit – en anglais, hongrois, lituanien, finnois, français, espagnol et danois – des extraits de son journal de prison de 2014, intitulé Karyčnievy sšytak (Le Carnet marron) et « Dreams »/« Mary ». Bialacki y décrit de manière vivante ses expériences lors de son premier séjour en prison, de 2011 à 2014. La version allemande de Lydia Nagel sera publiée avant Noël. La traduction anglaise, réalisée par Jim Dingley, est déjà disponible sur le site freeallwords.org (https://freeallwords NULL.org/1958/?read-book=1958&read-book-chapter=4).
« En Biélorussie, un dictateur s’en prend à son propre peuple par la terreur et la violence depuis des années, a déclaré Nina George, présidente de l’EWC. Les extraits du journal d’Aleś Bialacki documentent la peur, la colère, l’espoir et la douleur, et devraient nous rappeler de ne pas détourner le regard, et de ne pas oublier le peuple biélorusse et sa culture qu’on attaque. »
71 traducteurs de 24 pays, expérimentés dans la traduction de l’ukrainien, du biélorusse et du russe, sont maintenant enregistrés dans ce fonds de textes et de traductions, qui est financé par des dons.
Depuis le lancement de #FreeAllWords en juin 2022, les œuvres de prose et de poésie de onze auteurs de Biélorussie et de cinq d’Ukraine ont été traduites en neuf langues (danois, allemand, anglais, finnois, français, lituanien, roumain, espagnol et hongrois). Tous les auteurs, traducteurs et textes sont présentés sur le site internet #FreeAllWords (https://freeallwords NULL.org/1958/?read-book=1958&read-book-chapter=4). Les institutions médiatiques et littéraires, ainsi que les associations d’écrivains et de traducteurs, sont invitées à utiliser librement ces textes et les informations annexes, afin d’attirer l’attention sur le sort des écrivains ukrainiens et biélorusses.