LETTRE OUVERTE À VEEN BOSCH & KEUNING
RELATIVE À L’USAGE DE L’IA
POUR TRADUIRE DES LIVRES EN ANGLAIS
C’est avec horreur que nous découvrons dans The Bookseller (https://www NULL.thebookseller NULL.com/news/dutch-publisher-owned-by-simon-schuster-to-trial-using-ai-for-english-language-translations) « l’expérience limitée » que lance la maison Veen Bosch & Keuning « avec certains auteurs néerlandais, afin que leurs livres soient traduits en langue anglaise à l’aide de l’IA ». Veen Bosch & Keuning affirme qu’il ne s’agit pas « de créer des livres avec lA, [que] tout commence et s’achève par des actes humains » – pourtant il apparaît clairement que ce n’est pas le cas.
Comme le souligne le CEATL dans sa Déclaration sur l’intelligence artificielle, « L’usage de l’IA standardise les traductions et appauvrit les cultures et les langues écrites, notamment (mais pas exclusivement) en raison du biais d’ancrage et de l’autopollution. » Des études ont démontré que la post-édition d’un texte généré par l’IA prenait bien plus de temps que la traduction.
Par ailleurs, les traductrices et traducteurs littéraires ont déjà du mal à vivre de leur travail, lequel requiert énormément de savoir, de créativité et de compétences variées. Le secteur de l’édition ne peut se passer de traductrices et traducteurs bien formés : vouloir prétendre le contraire reviendrait à appauvrir le paysage culturel dans son ensemble.
Nous sommes fermement convaincus qu’il est dans l’intérêt de tous les acteurs de la chaîne du livre – traducteurs, auteurs, éditeurs, et surtout lecteurs – de veiller à ce que la traduction reste humaine. Les machines ne traduisent pas, elles ne font que générer du matériau textuel ; les livres sont écrits par des humains et doivent être traduits par des humains. L’imagination, la compréhension et la créativité sont des qualités intrinsèquement humaines, et ne doivent être exclues d’aucun texte littéraire.
Cordialement,
Le Conseil d’administration du CEATL