L’Association turque de traducteurs (ÇEVBİR) a perdu un ami et un collègue, Suphi Nejat Ağırnaslı, âgé de 30 ans, dans le mouvement de résistance de Kobanê en Syrie.
Ağırnaslı avait étudié la sociologie à l’Université du Bosphore à İstanbul. En 2011 il avait obtenu sa maîtrise avec un mémoire traitant de la négligence des mesures de sécurité sur les docks de Tuzla (Istanbul), où l’on déplore de nombreux accidents de travail mortels.
Comment créer un monde différent, un monde sans exploitation, telle était la question au cœur de son travail universitaire, des articles qu’il écrivait pour des journaux ou des magazines, et des ouvrages qu’il traduisait. Mais il ne se contentait pas de mots. En août dernier Suphi Nejat Ağırnaslı avait décidé de rejoindre les rangs du mouvement kurde YPG (Yekîneyên Parastina Gel, les Unités de Protection du Peuple) dans sa résistance à l’Etat islamique (EI) et quitté Istanbul sans publicité. Le 5 octobre il a été tué en défendant la ville de Kobanê.
Un article en turc dans lequel Ağırnaslı réfléchit à des moyens alternatifs d’organisation pour les traducteurs et les autres personnes travaillant en freelance est disponible ici (http://www NULL.bianet NULL.org/biamag/emek/136458-freelance-calisan-orgutlenebilir-mi).
Dans ce texte il formule des idées sur la façon d’utiliser les récentes évolutions dans le marché du travail, comme l’infogérance, pour créer une résistance collective et une façon de vivre.