Les associations italiennes de traducteurs ont profité d’un débat sur « comment devenir traducteur », organisé par Amazon Publishing le 10 mars 2018 lors de la Foire du livre de Milan « Tempo di Libri (http://www NULL.tempodilibri NULL.it/event/voglio-fare-il-traduttore-preparazione-opportunit-soddisfazioni-e-rischi-dellaltro-autore/) », pour entamer une discussion avec AmazonCrossing sur le problème de leurs contrats avec les traducteurs.
Ce dialogue avait démarré en 2014, après une campagne européenne (https://nopeanuts NULL.wordpress NULL.com/2014/09/01/amazoncrossing-frankfurt/) menée par VdÜ, Strade, l’ATLF et le CEATL. Une rencontre entre les parties avait été organisée lors de la Foire du livre de Francfort. Cette réunion avait débouché sur des améliorations dans le contrat type de traduction d’AmazonCrossing, et les parties s’étaient séparées avec l’intention de continuer les discussions que le CEATL ne trouvaient toujours pas satisfaisantes. Outre la correction des clauses injustes, le CEATL demandait que, dans chaque pays où AmazonCrossing souhaitait opérer, le contrat de licence ne comporte aucune disposition moins favorable que les conditions et usages en pratique dans ce pays. Le groupe de travail consacré aux droits d’auteurs avait fourni à AmazonCrossing un rapport détaillé sur la nouvelle version du contrat, mais, malgré les proclamations de bonne volonté de la part d’Amazon et les discussions ayant eu lieu par emails et lors de réunions informelles dans d’autres salons du livre, en octobre 2015 le directeur européen d’Amazon Publishing, Dominic Myers, a rompu le dialogue en écrivant à Holger Fock, président du CEATL, « Nous sommes dans l’impossibilité de reconsidérer vos suggestions [à propos du contrat] qui concernent notre structure basée au Luxembourg. »
Manifestement, la discussion était close pour Amazon Publishing mais pas pour le CEATL, et il a été décidé que chaque organisation nationale pourrait discuter du problème avec les traducteurs dans les blogs, etc… qui donneraient leurs points de vue. C’est ce que fit STRADE en Italie, où AmazonCrossing ne publie pas beaucoup de livres mais est devenu plus actif récemment. En fait, c’était sa première présentation à des traducteurs lors d’une foire du livre italienne.
A la fin du débat, Elisa Comito, la coordinatrice du groupe de travail sur les contrats de STRADE, a remis une lettre ouverte adressée aux représentants italiens d’AmazonCrossing, Alessandra Tavella et Davide Radice (pour le texte complet en anglais, cliquez ici (http://www NULL.traduttoristrade NULL.it/open-letter-to-amazoncrossing/)). La lettre, signée par STRADE (http://www NULL.traduttoristrade NULL.it/), AITI (http://www NULL.aiti NULL.org/), ANITI (http://www NULL.aniti NULL.net/hp/) et TradInfo (http://www NULL.tradinfo NULL.org/), commence par mentionner les bonnes pratiques de la part d’Amazon, par exemple la mention du nom du traducteur sur la couverture du livre, puis pose des questions concernant les contrats : les traducteurs ont-ils la possibilité de négocier leur contrat avec AmazonCrossing ? Leurs contrats sont-ils conformes à la loi italienne, notamment en ce qui concerne les termes et conditions de cession des droits ? Est-il toujours interdit aux traducteurs de discuter leurs contrats et sont-ils toujours soumis à une clause de confidentialité ? Et enfin, existe-t-il chez AmazonCrossing une réelle volonté de reprendre le dialogue en Italie ?
Qu’AmazonCrossing accepte ou non de rouvrir des discussions, les traducteurs italiens ne seront pas perdants : ou ils obtiennent de meilleurs contrats, ou ils exposent publiquement les mauvaises pratiques d’AmazonCrossing. La lettre est signée par STRADE et Odei, l’Association italienne des éditeurs indépendants, et demande à AmazonCrossing de s’engager dans une compétition loyale avec eux, en référence au « Code des bonnes pratiques pour une relation loyale entre éditeurs et traducteurs ».
Nous vous tiendrons au courant !