La traductrice, éditrice, critique, auteure et linguiste turque Necmiye Alpay, âgée de 70 ans, a été arrêtée le 31 août 2016. Elle est membre de l’Association turque de traducteurs (ÇEVBİR (http://cevbir NULL.org NULL.tr/)).
Necmiye Alpay a obtenu sa licence à l’Université d’Ankara, et son doctorat à l’Université de Paris Nanterre. Elle a traduit de nombreux auteurs en turc, notamment Said, Girard, Ricœur et Marchand. De plus, elle a consacré beaucoup de son énergie à améliorer la qualité du turc écrit, écrivant plusieurs ouvrages sur ce sujet. Elle a aussi travaillé pour de nombreux périodiques et contribué régulièrement à plusieurs journaux.
Necmiye Alpay a été également un fervent défenseur de la liberté d’expression et une voix appelant à la paix entre la Turquie et le PKK (le Parti des travailleurs kurdes). C’est à ce titre qu’elle fut membre du comité consultatif du journal pro-kurde Özgür Gündem, poste symbolique destiné à montrer son attachement à la liberté d’expression. Le 16 août, Özgür Gündem fut fermé temporairement par l’état pour « soutien au terrorisme du PKK ». Depuis cette date, toute personne ayant un rapport avec le journal a fait l’objet d’une enquête. Necmiye Alpay a été accusée d’ « appartenir à une organisation terroriste armée ». Il a été décidé qu’elle resterait en prison dans l’attente de son procès, au prétexte qu’ « elle pourrait s’enfuir. » Necmiye Alpay fait partie de ces nombreux journalistes et intellectuels emprisonnés dans l’attente d’un procès, mais elle est la plus âgée, et de santé fragile. Son emprisonnement est un geste politique de l’état turc destiné à réduire au silence les voix appelant à une solution pacifique du conflit actuel.
L’Association turque de traducteurs, ÇEVBİR, exige la libération immédiate de leur membre Necmiye Alpay, et la fin de cette chasse aux sorcières politique menée par le gouvernement contre les intellectuels en faveur d’une solution pacifique au conflit en cours en Turquie.