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Selon les statistiques officielles, de plus en plus de livres sont publiés en Italie chaque année. Mais les personnes qui travaillent dans ce secteur n’en tirent pas plus d’avantages pour autant : les rémunérations n’ont jamais été aussi basses ni les conditions de travail aussi dures. Ces derniers mois, Acta (https://www NULL.actainrete NULL.it/), l’association italienne des travailleurs free-lance, laquelle est membre de EFIP (https://freelancersweek NULL.org/about/european-forum-of-independent-professionals-efip/) (Forum européen des professionnels indépendants), a entrepris des recherches sur ce sujet, impliquant des éditeurs, traducteurs, graphistes et illustrateurs, free-lance ou salariés. L’enquête a été menée sous forme de groupes de discussion à Milan et Rome, de douzaines d’entretiens individuels et deux enquêtes en ligne, transmises grâce à la collaboration de l’union des traducteurs littéraires SLC-Strade (http://www NULL.traduttoristrade NULL.it/), et l’association des illustrateurs AI – Autori di Immagini (http://www NULL.autoridimmagini NULL.it/).
Il ressort que les effectifs dans l’industrie italienne de l’édition sont largement composés de femmes ayant un haut niveau universitaire, qui travaillent beaucoup (40 heures par semaine en moyenne) et gagnent très peu : plus de la moitié des personnes ayant répondu gagnent moins de 15000 euros brut par an. Ils sont nombreux à être en free-lance, et donc ne bénéficient que partiellement des prestations sociales italiennes ; de plus, ils doivent faire face au problème additionnel des paiements tardifs (plus de 60 jours après établissement de la facture).
Afin d’améliorer cette situation, Acta a préparé quatre propositions qui seront communiquées aux employés, aux éditeurs et aux forces politiques dans les mois à venir, à l’occasion de festivals tels que Bookcity à Milan et Più Libri Più Liberi à Rome. Acta demande aux éditeurs de payer correctement tout travail éditorial ; de reconnaitre le rôle des professionnels dans l’édition en imprimant leur nom sur chaque ouvrage publié ; de respecter le paiement et les termes du contrat déjà établis dans la loi italienne ; et de restreindre l’emploi de stagiaires, surtout s’ils ne sont pas payés.
La dernière étape est Milan, lors du festival Bookcity, le samedi 16 novembre à 16 heures, avec le flash mob intitulé « Libri, che Passione ! La via crucis del lavoro editoriale » (« Les livres, quelle passion ! Le chemin des croix du travail éditorial », devant la Fondazione Feltrinelli, viale Pasubio. Le rassemblement continue avec une promenade dans la ville pour expliquer aux festivaliers les nombreuses difficultés que rencontrent les professionnels de l’édition, notamment dans cette ville phare qu’est Milan. Même si l’argument de la passion est souvent utilisé dans le but d’exploiter les travailleurs de ce secteur, ceux-ci doivent rester passionnés pour s’écouter les uns les autres et unir leurs forces pour combattre en vue de l’amélioration de leur situation.