Le 3 avril 2016 un document révolutionnaire a été signé entre l’ODEI (l’Observatoire italien des éditeurs indépendants), le STRADE (Syndicat italien des traducteurs de l’édition) , et le SLC-CGIL (Syndicat italien des travailleurs de la communication que le STRADE a rejoint pour représenter les traducteurs). Ces associations ont signé un code des bonnes pratiques pour une relation juste entre les éditeurs et les traducteurs. Ce code indique une série de lignes directrices intitulée « Cinq points pour un contrat équitable, légal et transparent ».
C’est le premier accord contractuel entre une association d’éditeurs et une association de traducteurs littéraires en Italie. En le signant, les éditeurs s’engagent à respecter toutes les exigences de la loi italienne sur le droit d’auteur, et, en particulier, à n’adopter que des contrats du type établi et régulé par la loi (« Contratto di edizione), de façon à respecter pleinement les droits des traducteurs en tant qu’auteurs. En outre, ce document stipule que les contrats ne doivent pas seulement être légaux mais aussi équitables. Ce qui est important, car, en raison de l’inégalité des rapports de force entre les traducteurs individuels et les éditeurs, de nombreux contrats de traduction, même s’ils respectent la loi dans la forme, sont biaisés en faveur des éditeurs.
Les pratiques contractuelles injustes ne risquent pas uniquement de mettre en danger la protection des droits des traducteurs et de leur rôle social, elles compromettent également le bon fonctionnement du système éditorial, qui repose sur la collaboration entre les différents acteurs de ce système. C’est pourquoi ODEI, STRADE et SLC-CGIL, qui ont pour objectif commun la construction d’un système éditorial économiquement sain, considèrent les bonnes pratiques contractuelles comme le pilier central de leur collaboration.